Bruxelles, Théâtre des Galeries: dal 22 ottobre in scena “Il ritratto di Dorian Gray” nell'adattamento di Fabrice Gardin e Patrice Mincke. L'intervista

“Il ritratto di Dorian Gray”, il romanzo più famoso di Oscar Wilde, uscì nel luglio del 1890 sul Lippincott’s Monthly Magazine e fu successivamente rivisto dall'autore che vi inserì anche una prefazione. La storia di Dorian Gray è probabilmente una delle più note che la letteratura abbia mai raccontato e non c’è generazione di lettori che non si sia confrontata con la straordinaria “favola per adulti” scritta da Oscar Wilde. Una favola che intreccia personaggi o meglio anime molto diverse tra loro, che insieme ad una fortissima tensione narrativa, mantiene intatto l’incanto del racconto.
La versione teatrale nell'adattamento di Fabrice Gardin e Patrice Mincke arriva a Bruxelles e sarà in scena al Théâtre des Galeries (trailer) dal 22 ottobre fino al 16 novembre. L'intervista a Patrice Mincke.
Qu’évoquait pour toi Oscar Wilde avant de te pencher sur "Le portrait de Dorian Gray" suite à la demande du TRG ?
Il y a pour moi deux Wilde : le premier est un personnage impertinent, incisif, imbu de lui-même et brillant, que l’on connaît plus pour son propre personnage que pour ses œuvres. C’est le roi des aphorismes et du dandysme; son esprit force l’admiration et sa prétention force l’antipathie. Derrière celui-là se cache un autre Wilde, peut-être prisonnier du premier. C’est celui qui donne à toutes ses pièces un dénouement « moral », qui aime les personnages qu’il crée, qui se livre au travers de ses écrits, qui souffre de ne pouvoir vivre librement son homosexualité, qui est tiraillé entre ses enfants qu’il aime et sa vie cachée. Le premier m’agaçait, et je ne connaissais que peu le deuxième. En travaillant sur Le portrait de Dorian Gray, j’ai découvert de plus en plus le deuxième, et j’ai été touché par ses angoisses, ses paradoxes et sa vulnérabilité. Wilde dit à propos de ce livre : « Basil est l’homme que je crois être, Lord Henry celui que le monde m’imagine être, et Dorian celui que j’aimerais être en d’autres temps ». Il s’est donc vraiment dévoilé dans ce Portrait (il fait d’ailleurs dire à Basil : Tout portrait peint avec sincérité est le portrait de l’artiste et non du modèle). C’est sans doute ce qui me l’a rendu passionnant et attachant. 
Quels sont les éléments qui ont éveillé ton intérêt à la lecture du roman ?
Le portrait de Dorian Gray est un étrange roman foisonnant et multiforme. C’est à la fois un roman fantastique, un roman à suspense (Dorian parviendra-t-il à échapper à James, à garder son portrait caché, à ne pas être inquiété pour le meurtre qu’il a commis), un pamphlet défendant les positions de Wilde à propos de l’art et de son rôle, et même un thriller psychologique (un jeune homme naïf est conduit aux pires extrémités sous l’influence d’une espèce de Méphisto). Les éléments qui ont éveillé mon intérêt étaient donc nombreux… mais pour faire un spectacle cohérent il faut faire des choix, déterminer des axes principaux, concentrer le propos. En effet, le rythme de la lecture d’un roman et celui de la représentation théâtrale sont bien différents, l’un permettant plus de digressions que l’autre. J’ai donc choisi de braquer les projecteurs sur ce qui me passionne le plus au théâtre : les rapports humains, les émotions qui nous gouvernent, leur influence sur nos vies. Dans cette optique, le portrait en tant que tel passe au second plan : ce qui m’importe ce sont ses répercussions sur le comportement de Dorian. Ce jeune homme riche, beau et naïf, libéré de toute contrainte physique par le tableau et de toute contrainte morale par les théories de Lord Henry, ne va suivre qu’un seul guide : son plaisir. Et nous assistons, médusés, aux choix que celui-ci fait prendre à Dorian, à la transformation du jeune homme suivant ce seul critère. En fait, l’histoire peut se résumer par la question suivante : que devenons-nous si nous sommes affranchis de toute limite et que notre vie peut n’être vouée qu’à la recherche de notre propre plaisir ? Cette question est formulée presque littéralement par Lord Henry, qui se livre délibérément à une expérience sur Dorian en cherchant à faire de lui « une œuvre d’art »… Et Wilde est très clair quant au statut d’une œuvre d’art : elle n’existe que pour elle même, ne doit obéir à aucune règle de morale, et sa beauté est sa seule finalité. L’intrication des pulsions, théories ou morales de tous les personnages autour de cette question du plaisir est assurément ce qui fait pour moi tout l’intérêt théâtral de ce Portrait, et j’ai en tout cas pris beaucoup de plaisir à en explorer les méandres. 
Quelle a été la ligne de conduite pour la scénographie et les costumes ? 
Nous avons travaillé, avec Thibaut de Coster et Charly Kleinermann, sur une scénographie qui mette en exergue la manipulation de l’équipe sur le personnage de Dorian. Un peu comme dans « The Truman Show », il y a trois « statuts » de personnages : le sujet principal, Dorian, qui n’a aucun recul sur son histoire et y joue sa vie et son âme, le réalisateur-expérimentateur, Lord Henry, qui tire les ficelles mais peut se faire prendre à son propre jeu, et les acteurs qui les entourent, qui jouent les personnages nécessaires à l’expérience. Ces trois statuts se retrouvent dans la manière d’utiliser le décor, d’être capable d’en sortir, de pouvoir ou non prendre du recul sur les événements. Le code que nous avons imaginé nous permet en outre de nous affranchir du réalisme, ce qui nous permet de voyager d’un lieu ou d’une période à l’autre, de représenter avec huit comédiens autant de personnages que nous le souhaitons. C’est une scénographie ludique, fluide, esthétique, dont une partie a été construite avec talent par l’équipe du Théâtre des Galeries, et l’autre dans le plus efficace et le plus grand atelier de construction de décor qu’on puisse rêver : l’imaginaire des spectateurs. Le décor et les costumes, tout comme le portrait d’ailleurs, suggèrent un point de départ, l’imaginaire fait le reste, et nous voilà dans un salon victorien, dans les bas-fonds de Londres ou face à un tableau repoussant. 
Quand tu montes une pièce, qu’est-ce qui t’intéresse en premier lieu ?
L’influence que le spectacle pourra avoir sur le public, les questions et émotions qu’il suscitera. Contrairement à Wilde, je ne conçois mon métier que dans son rapport à la société qui l’entoure. Ainsi, certaines pièces, dont la qualité littéraire est indiscutable, n’ont pour moi aucune raison d’être montées aujourd’hui si les questions qu’elles posent ne sont plus d’actualité. A contrario, certaines pièces trouvent dans notre époque un nouveau souffle, une nouvelle vitalité. Il me semble que c’est le cas avec la pièce qui nous occupe : remettre en question le bien-fondé de la recherche de plaisir individuel, débattre de la question de l’hédonisme (la recherche du plaisir) ou de l’épicurisme (la recherche d’un bonheur tranquille), me semble aujourd’hui nécessaire et courageux. Wilde a en plus l’audace de ne pas poser les limites de ce plaisir en fonction d’une norme sociale ou d’un fonctionnement de groupe, mais simplement par rapport au bonheur individuel lui-même : ce qui arrête Dorian n’est pas la souffrance des autres (ma liberté s’arrête où commence celle des autres), mais sa souffrance propre. Rechercher inlassablement son plaisir lui apporte finalement énormément de déplaisir. Cette vérité, que Wilde démontre par l’expérience dans son roman, me semble apporter un éclairage intéressant sur nombre de nos comportements en ce début de XXIème, qu’il s’agisse d’éducation des enfants, d’épanouissement professionnel, de gestion de la planète ou de consumérisme.
Une autre question me semble très pertinente aujourd’hui : cette histoire aurait-elle eu le même déroulement si l’homosexualité avait été ouvertement et entièrement admise dans la société du XIXème qui entoure les personnages ? 
Si Lord Henry n’avait pas dû se marier avec une femme par respect des conventions, si Dorian et lui avaient pu s’embrasser à pleine bouche sur un banc public sans provoquer la moindre réaction de leurs contemporains, si Basile avait pu nommer ouvertement son « admiration artistique » de Dorian par le mot « amour », les relations entre ces trois personnages auraient-elles été aussi tortueuses ? Il me semble tout à fait légitime de se poser la question. Comme on peut se poser la question aussi de savoir si, aujourd’hui, les Dorian, Henry et Basil peuvent se marier, s’embrasser, nommer leur amour sans provoquer plus de réactions que s’ils étaient hommes et femmes… Dorian appelle la société victorienne la patrie même de l’hypocrisie. Et ici, aujourd’hui, comment qualifier la nôtre ? (dal sito del teatro).
Fattitaliani

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