Opéra Nancy, il M° Gaetano Lo Coco a Fattitaliani: Dirigo senza bacchetta, cerco il suono dall'ultimo leggio dell'orchestra. L'intervista



Domenica 14 aprile a Nancy, all'Opéra National de Lorraine, avrà luogo la prima de "Il Lago d'argento" (Der Silbersee)musica di Kurt Weill e libretto di Georg Kaiserun piccolo gioiello di umorismo nero e teatro dell'assurdo. Ma è anche una scintilla di speranza che rischia di essere soffocata sotto le macerie della Storia. L'orchestra sarà diretta dal M° Gaetano Lo Coco (foto di Andrej Grilc), intervistato da Fattitaliani.

Qual è stato un momento cruciale della sua carriera come direttore d'orchestra?

Il momento in cui a 19 anni decisi di lasciare Oxford per dedicarmi alla musica; o quando sette anni dopo, nella stessa settimana del mio diploma in direzione d'orchestra al conservatorio di Vienna, sostituì all'ultimo minuto un maestro, bloccato per uno sciopero di Lufthansa, in un Nabucco con la Filarmonica Slovena, il Coro della Staatsoper di Vienna e Plácido Domingo. Comunque, non credo nelle svolte, non esiste un prima ed un dopo: il giorno più importante della carriera è oggi.    
Quali sono le principali sfide che affronta nel dirigere un'orchestra e come le gestisce/supera?
La vera sfida è con la partitura. Mio padre citava sempre Baltasar Gracián, un gesuita spagnolo del 17mo secolo: "el tiempo y yo, a otros dos" – "il tempo ed io contro altri due (chiunque siano)".  
Con l'orchestra basta l'onestà ed il rispetto: ogni musicista, come ogni persona, è un mondo. 
Come definirebbe il tuo stile di direzione?
Dirigo senza bacchetta, cerco il suono dall'ultimo leggio dell'orchestra. Mi piace parlare di colori con l'orchestra. Qui a Opéra National de Lorraine abbiamo parlato con l'orchestra della differenza fra la parola francese "répétition" e l'italiana (o tedesca) "prova". "Provare" richiama l'idea della ricerca continua.   
Sempre facile e immediato creare un rapporto e un'intesa con i musicisti dell'orchestra durante le prove e le esibizioni?
Non sempre. Ebbi una terribile esperienza qualche anno fa nel meridione ma imparai di più da quella che da tutte le altre buone messe insieme, dunque ne sono grato. "Don't look too good, nor talk too wise"! 
Qual sarà il suo approccio interpretativo alla direzione di Der Silbersee (The Silver Lake)? Che rapporto ha con la musica di Kurt Weill?
La domanda più importante che mi sono posto a proposito di Silbersee è: perché Kaiser (drammaturgo) e Weill hanno deciso di scrivere "ein Wintermärchen", "una fiaba invernale"? In un momento storico così difficile e violento come il 1932-33 una fiaba ha un posto particolare: è alla volta una satira, un'assurdità, una fuga dalla realtà, ed un'espressione di fiducia nel bene. È dolce ed amaro al tempo stesso.
Ho diretto altre opere di Kurt Weill - Die Sieben Todsünden (I sette peccati capitali) e Aufstieg und Fall der Stadt Mahagonny (Ascesa e caduta della città di Mahagonny). È un gran compositore del teatro del ventesimo secolo, profondo ed ironico.  
Cosa L'attrae di più nel dirigere questa opera e quali elementi cercherà di enfatizzarne? 
Proprio l'ironia. La distanza fra musica e testo: un testo crudele ed ironico rivestito dalla musica più spensierata o seducente (come nel tango dell'Agente della Lotteria). Ed il finale dell'opera è paradisiaco, ma non lo possiamo ascoltare senza ricordarci che, come disse un critico nel '33, quando cadette il sipario sull'ultima esecuzione di Der Silbersee, una cortina di ferro si calò su tutto il teatro tedesco. Der Silbersee fu proibito dai Nazisti e fu l'ultimo grande avvenimento culturale in Germania prima di un lungo inverno. Weill scappò dalla Germania subito dopo, Kaiser si ritirò nella sua casa di campagna, Grünheide. Pochi anni dopo, il drammaturgo scrisse al suo amico compositore esiliato: "Kurt, a Grünheide è ancora inverno. La fiaba invernale continua. Il lago è ghiacciato e diventa un lago d'argento ("Silbersee"). Si può ancora attraversare, ma per andare dove? Per andare dove, questa è la domanda. Se sapessi la risposta, saprei tutto. E così via. Nient'altro. Ti saluto con il mio affetto di sempre, Georg Kaiser" 

Vuol condividere con noi i suoi prossimi progetti?
Tornerò in Italia (non ci lavoro dalla stagione scorsa) per dirigere un' Italiana in Algeri a Salerno, poi c'è Nabucco a Siviglia ed un concerto di Zarzuela a Baden Baden. L'anno prossimo Wagner, Strauss, e magari qualcos'altro di Kurt Weill... 
In estate mi dedicherò a scrivere (parole, non musica!). Giovanni Zambito.

En Français

Dimanche 14 avril à Nancy, à l'Opéra National de Lorraine, aura lieu la première de "Le Lac d'Argent" (Der Silbersee), musique de Kurt Weill et livret de Georg Kaiser : un petit bijou d’humour noir et de théâtre de l’absurde. Mais c’est aussi une étincelle d’espoir qui faillit être étouffée sous les décombres de l’Histoire. L'orchestre sera dirigée par M° Gaetano Lo Coco (photo d'Andrej Grilc), interviewé par Fattitaliani.

Quel a été un moment crucial de votre carrière en tant que chef d'orchestre ?

Le moment où, à 19 ans, j'ai décidé de quitter Oxford pour me consacrer à la musique ; ou quand, sept ans plus tard, la même semaine que l'obtention de mon diplôme en direction d'orchestre au conservatoire de Vienne, j'ai remplacé au dernier moment un maestro bloqué par une grève de Lufthansa, dans un Nabucco avec la Philharmonie slovène, le Chœur de l'Opéra d'État de Vienne et Plácido Domingo. Cependant, je ne crois pas aux tournants, il n'y a pas de "avant" et "après" : le jour le plus important de la carrière, c'est aujourd'hui.

Quels sont les principaux défis que vous rencontrez en dirigeant un orchestre et comment les gérez-vous / les surmontez-vous ?

Le vrai défi est avec la partition. Mon père citait toujours Baltasar Gracián, un jésuite espagnol du 17e siècle : "el tiempo y yo, a otros dos" - "le temps et moi, contre deux autres (qui que ce soit)". Avec l'orchestre, l'honnêteté et le respect suffisent : chaque musicien, comme chaque personne, est un monde.

Comment décririez-vous votre style de direction ?

Je dirige sans baguette, je cherche le son depuis le dernier pupitre de l'orchestre. J'aime parler de couleurs avec l'orchestre. Ici, à l'Opéra National de Lorraine, nous avons discuté avec l'orchestre de la différence entre le mot français "répétition" et l'italien (ou allemand) "prova". "Prova" évoque l'idée de recherche continue.

Est-il toujours facile et immédiat de créer une relation et une compréhension avec les musiciens de l'orchestre pendant les répétitions et les performances ?

Pas toujours. J'ai eu une expérience terrible il y a quelques années dans le sud, mais j'ai appris plus de cela que de toutes les autres bonnes répétitions ensemble, donc je suis reconnaissant. "Don't look too good, nor talk too wise"! 

Quelle sera votre approche interprétative de la direction de Der Silbersee? Quel est votre rapport avec la musique de Kurt Weill ?

La question la plus importante que je me suis posée à propos de Silbersee est : pourquoi Kaiser (le dramaturge) et Weill ont-ils décidé d'écrire "ein Wintermärchen", "un conte d'hiver" ? Dans une période aussi difficile et violente que 1932-33, un conte a une place particulière : c'est à la fois une satire, une absurdité, une fuite de la réalité, et une expression de confiance dans le bien. C'est doux et amer à la fois. J'ai dirigé d'autres opéras de Kurt Weill - Die Sieben Todsünden (Les sept péchés capitaux) et Aufstieg und Fall der Stadt Mahagonny (Ascension et chute de la ville de Mahagonny). C'est un grand compositeur du théâtre du 20e siècle, profond et ironique.

Qu'est-ce qui vous attire le plus dans la direction de cet opéra et quels éléments essayerez-vous de mettre en avant ?

L'ironie même. La distance entre la musique et le texte : un texte cruel et ironique enveloppé dans une musique plus insouciante ou séduisante (comme dans le tango de l'Agent de la Loterie). Et la fin de l'opéra est paradisiaque, mais nous ne pouvons pas l'écouter sans nous rappeler que, comme l'a dit un critique en '33, lorsque le rideau est tombé sur la dernière représentation de Der Silbersee, un rideau de fer est tombé sur tout le théâtre allemand. Der Silbersee a été interdit par les nazis et a été le dernier grand événement culturel en Allemagne avant un long hiver. Weill a fui l'Allemagne immédiatement après, Kaiser s'est retiré dans sa maison de campagne, Grünheide. Quelques années plus tard, le dramaturge a écrit à son ami compositeur exilé : "Kurt, à Grünheide, c'est encore l'hiver. Le conte d'hiver continue. Le lac est gelé et devient un lac d'argent ("Silbersee"). On peut encore le traverser, mais pour aller où ? Pour aller où, voilà la question. Si je connaissais la réponse, je saurais tout. Et ainsi de suite. Rien d'autre. Je te salue avec mon affection habituelle, Georg Kaiser".

Voulez-vous partager avec nous vos prochains projets ?

Je retournerai en Italie (je n'y ai pas travaillé depuis la saison dernière) pour diriger une Italienne à Alger à Salerno, puis il y aura Nabucco à Séville et un concert de Zarzuela à Baden Baden. L'année prochaine, Wagner, Strauss, et peut-être quelque chose d'autre de Kurt Weill... En été, je me consacrerai à l'écriture (des mots, pas de la musique !).

Fattitaliani

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