Hélène Theunissen est Médée au Théâtre des Martyrs de Bruxelles du 17 septembre. L'interview de Fattitaliani: "depuis l'antiquité les passions et les sentiments restent les mêmes"

Fattitaliani
Théâtre en Liberté, entouré d’une vingtaine de comédiens, ouvre la saison 2014-2015 du Théâtre de la place des Martyrs de Bruxelles avec Médée d’Euripide du 17 septembre au 24 octobre. Dans le rôle de la mère infanticide Hélène Theunissen interviewée par Fattitaliani.
Pour une actrice qu'est-ce que signifie jouer le rôle de Médée?
Médée est une figure mythique et beaucoup connaissent son histoire.Jouer un personnage aussi connu est risqué car chacun a son idée sur elle. C'est donc une énorme responsabilité que je partage avec mes compagnons de scène et le metteur en scène.Pour une actrice, c'est un rôle immense aux multiple facettes qui demande d'abord une bonne mémoire (le texte est costaud) et ensuite une entière disponibilité sur le plateau. C'est donc à la fois très stimulant et très effrayant! 
Selon vous, en quoi pêut-elle encore représenter un personnage moderne et actuel? même si tragique, pourrait-elle constituer un point de référence aujourd'hui? 
Evidemment! On ne peut pas ne pas penser aux nombreux faits divers qui défrayent les chroniques. Ces femmes/mères qui abandonnent leurs nouveaux nés dans les poubelles ou qui en viennent à tuer leurs enfants. Médée est une femme et une mère. C'est une amoureuse passionnée et orgueilleuse. Elle ne supporte pas d'avoir été délaissée par Jason à qui elle a tout sacrifié et elle se venge... rien n'a changé depuis l'antiquité, les passions, les sentiments restent les mêmes et nous pouvons tous nous y retrouver. Cette semaine encore, l'affaire "Valérie Trierweiler" me renvoie à Médée: c'est l'histoire de vengeance d'une femme délaissée qui cherche à détruire l'homme de pouvoir qui l'a abandonnée! Médée va plus loin encore puisqu' elle tuera ses propres enfants, ses amours comme elle dit, pour faire le plus de mal possible à Jason.Sa vengence est à la mesure de tout ce qu'elle a investi et sacrifié pour le héros! 
Hélène Theunissen (Médée) Crédit photo : Philippe Fontaine
C'est fatigant du point de vue physique aussi l'interpréter? 
Je ne vais pas mentir...oui c'est fatigant! Il faut tenir deux heures absolument concentrée sur la pensée, le texte et physiquement en forme. Je sors des répétitions vidée plus que fatiguée. Ce n'est pas un exploit sportif, c'est une traversée remplie d'émotions, de sauvagerie, de colère, de larmes et "se mettre dans tous ses états" est fatigant. Pour la voix aussi! Comme les sportifs, il s'agit de contrôler , de respirer et de ne pas se lâcher à tors et à travers. Ce qui m'aide énormément à traverser Médée , c'est la présence et le regard continu du choeur autour de moi. Ce sont pour la plupart des femmes. Elles sont plus ou moins 30 sur le plateau et je dois dire que mon vrai plaisir d'actrice est dans le partage que j'ai avec elles. Elles sont mes complices, mes amies, mes soeurs...je suis très heureuse de les avoir à mes côtés. Elles sont magnifiques et participent pleinement à la réussite du spectacle!





Il y a des aspects en commun entre elle et vous? 
Oui. Je suis femme et mère comme elle. Je peux donc être en empathie avec elle et imaginer la solitude et la souffrance qu'est la sienne lorsqu'elle se retrouve seule, expulsée , rejetée avec ses fils abandonnés. Je comprends très bien le chemin mental qui la condamne à tuer ses propres enfants . Je peux aussi me mettre très en colère contre l'injustice et l'ingratitude. Et je suis aussi passionnée qu'elle quand il s'agit de défendre une cause! 
Y a-t-il d'autres personnages du théâtre classique que vous aimez beaucoup?
Oui, beaucoup d'autres. Phèdre par exemple... j'aime les caractères entiers mais fragiles en même temps, fougueux et torturés par la passion! Mais j'aime aussi , en tant qu'actrice, des personnages plus capricieux, plus superficiels...je n'ai pas de grands noms à vous proposer...j'aime le changement et le contraste...et chaque personnage m'apprend autre chose sur moi même et sur la vie... 
Giovanni Zambito
© Riproduzione riservata 

Avec Maxime Anselin, Daniela Bisconti, Barbara Borguet, Isabelle De Beir, Jaoued Deggouj, Daniel Dejean, Dolorès Delahaut, Loïc Dombret, Alessian Dormal, Robert Guilmard, Renata Kambarova, Stéphane Ledune, Julie Lenain, Bernard Marbaix, Hélène Theunissen (Médée), Laurent Tisseyre et Mathieu Alexandre, Sophie Barbi, Charlotte Beckers, Caroline Bertrand, Bérénice Bouregba, Marie Braam, Nora Cailleau, Elisabeth Cornez, Alexandra Georgiadis, Lucie de Grom, Mathilde de Turck, Leo Delemen, Sophie Delogne, Julie Dieu, Pauline Discry, Justine Geradon, Virginie Goossens, Zoé Henne, Nathalie Huysman, Mélanie Lefèvre, Nathan Michel, Charlotte Mousset, Laura Noël, Camille Pistone, Raphaël Sentjens… Elèves du Conservatoire Royal de Bruxelles. 
Mise en scène et Scénographie Daniel Scahaise 
Assistant à la mise en scène : Bernard Gahide et Léo Delemen 
Musique originale Daniel Dejean Costumes Anne Compère Coiffures Laetitia Doffagne
Régie/Lumières Philippe Fontaine.
Un spectacle en collaboration avec la FPGL (Fédération des Professeurs de Grec et de Latin) à l’occasion de son 50ème Anniversaire.
Fattitaliani

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