Lussemburgo. Fattitaliani intervista Claude Meisch, Ministro dell'Istruzione: Modernizzazione e inclusione, le priorità del sistema educativo

 


Le début d'une nouvelle année scolaire est synonyme de nœuds non résolus et en même temps de nouveaux projets à réaliser, de ressources à investir, de personnel à valoriser et à motiver, de méthodologie d'enseignement à réaffirmer et à renouveler, d'organisation à revoir, de projets à évaluer et d'idées nouvelles en cours d'élaboration. En ce qui concerne la réalité scolaire au Luxembourg, Fattitaliani s'est entretenue avec M. Claude Meisch, ministre de l'Éducation nationale, de l'Enfance et de la Jeunesse : de nombreuses questions ont été abordées. Des problèmes ouverts et spécifiques du système national à l'ouverture de nouvelles écoles publiques européennes, du bien-être des élèves et du personnel à la réalité multilingue et multiculturelle propre au Grand-Duché. L'interview de Giovanni Zambito en français et en italien.

La rentrée et la fin de l'année scolaire sont toujours des moments clefs pour évaluer le système éducatif. Pouvez-vous nous offrir un bilan général de l'année écoulée, et quels sont les défis majeurs auxquels vous devez faire face cette année?

Il y a un sujet qui nous a beaucoup préoccupés à la fin de l’année précédente, c’était l’utilisation des portables dans les écoles par les élèves, parce qu’on est confronté quand même à des situations qui parfois ne sont plus gérables, où l’utilisation des portables domine presque toutes les activités sociales entre les élèves. Des publications scientifiques disent de plus en plus que pour la santé mentale, l’utilisation excessive des portables, des médias sociaux est très dangereuse. Pour cela, on a lancé un processus de consultation à la fin de l’année scolaire précédente avec tous les acteurs et les partenaires scolaires, donc les syndicats, les enseignants, les directions, les parents, les élèves, justement pour discuter cette question. Finalement, on a voulu à la rentrée réglementer la présence des smartphones mais aussi l’utilisation des médias sociaux dans les écoles. On constate que, déjà dans l’école fondamentale, c’est devenu réalité que les élèves à l’âge de 10-12 ans viennent avec un portable, pourtant les recommandations scientifiques sont très claires sur ce point-là: ils disent qu’il ne faut pas donner un portable aux jeunes jusqu’à l’âge de 12 ans, et ne pas faire utiliser les réseaux sociaux jusqu’à 15 ans. C’est pour cela que nous avons, encore une fois, communiqué très clairement qu’on ne veut pas de smartphones à l’école fondamentale, qu’il faut absolument une distanciation physique entre l’élève et le smartphone dans les cours au lycée. Il faut l’enfermer dans l’armoire, car cela gêne l’attention de l’élève par rapport aux cours, aux professeurs, etc. On veut donner aussi la possibilité aux lycées à trouver leur propre chemin, d’aller un peu plus loin, peut-être jusqu’à l’interdire complètement.

Les iPads sont très diffusés dans les écoles luxembourgeoises. Ça pourrait aussi gêner la didactique…

Tout à fait. Dans l’école fondamentale, où on apprend à lire et écrire, là on se base sur des livres et l’écriture à la main. Au secondaire, on travaille régulièrement avec des iPads, c’est vrai, mais je crois qu’il faut comprendre que ce n’est pas l’outil qui est dangereux, mais comment on travaille avec l’outil. Cela fait une différence si je regarde des vidéos sur TikTok pendant les cours, ou si je reçois mes cours sur mon iPad ou si je l’utilise pour les mathématiques et dans le processus d’apprentissage. Par contre, en ce qui concerne les médias sociaux, on sait que ça nuit et que cela dévie complètement l’attention des élèves. C’est justement pour ça qu’on a dit où, on peut travailler s’il y a une bonne raison pédagogique et didactique avec les outils digitaux, mais de l’autre côté, on ne veut pas que ça domine la vie scolaire et privée des élèves.

Il y a des spécificités et des problèmes typiques du territoire et des écoles du Luxembourg?

Oui. On est confronté à une diversité et hétérogénéité très importante des élèves, de leur langue maternelle, de leur culture. On est une société très internationale, très ouverte vers l’extérieur, multilingue, multiculturelle, et ça présente des défis particuliers dans la gestion de cette hétérogénéité. Dans toutes les analyses de notre système scolaire, les études nationales et internationales, par exemple, les élèves ressortissants de l’immigration ont moins de chance de réussite qu’un élève autochtone qui est né, a grandi ici ou dont les parents parlent au moins le luxembourgeois. C’est justement pour cela qu’on a pas mal de projets qui répondent à cette situation très spécifique, comme la diversification de l’offre scolaire avec de plus en plus d’écoles publiques européennes qui ont été ouvertes, mais aussi avec un projet très important pour la transformation de notre propre système scolaire: on veut donner la chance aux parents de choisir s’ils veulent alphabétiser leur enfant en allemand, comme c’est toujours le cas, ou bien en français, pour donner une chance réelle de pouvoir se lancer dans sa carrière scolaire dans une langue qui est plus proche de la langue maternelle. Donc, pour toute la communauté francophone ou lusophone, qui est beaucoup plus proche de la langue française que de la langue allemande, ça pourrait présenter un avantage. On a lancé il y a deux ans des projets pilotes dans quatre différentes communes, et on est en train de les évaluer… Pour une partie des élèves, cela pourrait être bénéfique pour donner une réelle chance de réussite à l’école. On voit qu’un enfant qui, à l’âge de quatre ans, ne parle que le français ou le portugais, trouve très difficile d’être alphabétisé, d’apprendre à lire et à écrire dans une langue complètement étrangère, que les parents ne comprennent pas non plus et donc ils ne peuvent pas aider leurs enfants. Ce qu’on veut, un peu à l’image du système des écoles européennes, c’est offrir plus de choix aux parents au niveau des langues, mais on veut quand même garder l’aspect multilingue de notre école, ne pas se limiter uniquement à la langue française. Mais on va inverser le rythme et l’intensité de l’apprentissage des langues.  Nous commençerons l’alphabétisation soit en allemand, soit n français, et en deuxième année, pour les uns sera ajoutée la langue française et pour les autres la langue allemande, avec l’ambition d’arriver à un même niveau à l’âge de douze ans, avant l’orientation vers le lycée.

Avec ces projets pilotes et  la mise en place des écoles européennes publiques, on cherche donc à transformer l’obstacle du multilinguisme en une ressource?

C’est une des réponses que l’on donne justement par rapport à cette multiculturalité, cette hétérogénéité de notre population scolaire.  

Entre 2025 et 2028, d’autres écoles européennes seront ouvertes. Peut-être pourrait-on adresser les améliorations et les projets directement envers les écoles nationales…

Je comprends ces critiques, parce qu’en principe, on veut avoir un système scolaire national adapté aux besoins de tous les élèves, mais au Luxembourg, ce n’est pas facile. On a une certaine hétérogénéité sociale, culturelle et linguistique, qui pose des problèmes pour intégrer tous ces élèves dans une seule classe. On le voit, on constate, on sait très bien que les uns n’ont pas la même chance que les autres, qu’il y a des différences, c’est clair. Mais quand on sait que les problèmes concernent toujours les élèves issus de l’immigration, qui avancent moins bien, qu’ils ne sont pas encadrés de manière adéquate à la maison et n’avancent pas tellement bien, on voit qu’il y a un déséquilibre. C’est justement pour réduire ces différences entre les différentes communautés. On voit que, avec l’ouverture de la première école publique européenne, il y a 8 ans maintenant à Differdange, le système connaît un énorme succès. Cette rentrée, pour les inscriptions, nous avions en moyenne trois fois plus d’inscriptions que de places disponibles, et encore plus pour certaines écoles. Et ça nous invite à réagir et à dire qu’il faut continuer et étendre l’offre: c’est pour ça que le programme gouvernemental dit que d’ici 2028, il y aura trois écoles publiques européennes supplémentaires pour répondre à ce besoin. On pourrait dire que, maintenant, avec un projet d’alphabétisation à choix en français ou en allemand, on aura ce qui existe déjà dans les écoles européennes, mais avec allemand et français, on est encore dans une situation où cela correspond peut-être à deux tiers de la population, mais pas au troisième tiers. Notre population scolaire se compose d’un tiers de Luxembourgeois qui parlent encore luxembourgeois à la maison ou bien allemand. Le deuxième tiers est composé d’enfants qui parlent plutôt français ou portugais à la maison, mais le troisième tiers parle  des langues différentes. Il est donc bon d’avoir une alternative dans notre système scolaire, encore mieux adaptée pour gérer cette hétérogénéité, et les écoles européennes ont été créées pour gérer l’hétérogénéité des élèves. En 1953, la première école européenne qui a été lancée ici, à Luxembourg, a été créée pour intégrer dans un seul système scolaire des élèves de différentes langues maternelles et cultures. Et c’est la situation que nous retrouvons au Luxembourg, presque dans toutes les communes, au moins pour une partie des élèves. Et c’est pour cela que l’un n’exclut pas l’autre: nous sommes en train de transformer le système scolaire luxembourgeois pour l’adapter davantage à cette hétérogénéité. Mais on sait très bien qu’il s’agit d’un grand pas au niveau politique, administratif et de l’organisation pour les enseignants, qui vont complètement changer de méthodes. Il faut avoir encore une autre alternative et, après 2028, on verra si ce besoin se réduit ou si la demande sera encore plus forte que les places disponibles.

Nous sommes dans les semaines de la santé mentale: on parle souvent des burn-out des enseignants. Que faire pour garantir le bien-être des professeurs, du personnel et des élèves?

C’est un message véhiculé par les syndicats et que je comprends, parce qu’au Luxembourg il y a une inadéquation entre le système scolaire et les besoins des élèves, et ça peut être une raison du sentiment de ne pas être à la hauteur de la demande, de ne pas réagir adéquatement. C’est là la source d’éventuels burn-out et de beaucoup de frustration: enseigner au Luxembourg, c’est vraiment un grand défi. On croit qu’en adaptant le système aux situations des élèves, cela pourrait déjà s’améliorer. Il y a un échange régulier sur cette question avec les syndicats. On est d’accord qu’au niveau de l’inclusion, le système fonctionne assez bien pour les élèves touchés par un handicap mental ou physique, avec des aides spécifiques et un encadrement. Nous avons surtout des problèmes avec les élèves qui présentent un comportement inadapté, des déficits socio-émotionnels, et qui ne peuvent pas s’intégrer dans un groupe. Cela ne permet pas une scolarisation normale. Il faut offrir d’autres solutions, il faut plutôt travailler avec une socio-psychothérapie pour ces enfants afin de leur donner suffisamment de forces pour affronter la situation en classe et à l’école. Il y a déjà des discussions en cours pour voir comment détecter ces situations et permettre une intégration dans le système.

Il faut du personnel spécialisé pour faire face à ce genre de situation…

Nous avons mis en place tout un arsenal de compétences. Il y a aussi des centres de compétence qui s’occupent de ces enfants et qui peuvent aussi former les profs. Nous avons aussi des instituteurs spécialisés pour aider au niveau local les élèves aux besoins spécifiques. Ils sont toujours à l’école, disponibles lorsqu’il y a un problème. Nous encourageons cette formation spécifique et nous voulons en engager encore d’autres. L’Université du Luxembourg a lancé un master de spécialisation pour les enseignants dans ce domaine, ce qui nous donne la perspective de recruter davantage de personnel. C’est le plus grand défi et la raison principale des malaises chez les enseignants. En ce qui concerne la santé mentale des élèves, toutes les études scientifiques disent que les smartphones et les réseaux sociaux ont un impact négatif. C’est pour cela que nous avons vraiment voulu réagir de manière préventive.

Après la fin de votre mission comme Ministre de l'Éducation, quelle empreinte aimeriez-vous laisser de votre mandat?

J’essaie tous les jours, depuis presque onze ans, de moderniser notre système scolaire au niveau des contenus (la formation informatique était presque inexistante), mais aussi de le moderniser par rapport à la diversité de notre population et au changement démographique de notre pays, afin de contribuer à accélérer cette évolution. Si j’y parviens, je serai déjà très, très content.

Un souvenir personnel de votre parcours scolaire: y a-t-il eu un enseignant ou une expérience qui vous a particulièrement marqué?

Je n’étais pas vraiment un bon élève. J’aimais aller à l’école parce qu’il y avait les amis, pour la vie sociale qui s’y déroulait. Évidemment, il y a eu des enseignants qui ont laissé leur trace dans ma mémoire et qui m’ont beaucoup influencé. Les profs de maths m’ont beaucoup inspiré, non seulement dans leur matière, mais aussi dans leur approche de la vie, dans leur mentalité. Je crois que je suis le premier ministre de l'Éducation à ne pas être issu de l’enseignement secondaire classique, mais de l’enseignement secondaire technique, maintenant appelé général. Cela m’a permis d’avoir peut-être une autre vue sur l’éducation en général, sur les élèves qui rencontrent des problèmes, qui parfois sont confrontés à une réalité scolaire qui n’est pas adaptée à leurs besoins. Ces situations que j’ai connues, je m’en souviens régulièrement, pour m’interpeller moi-même et vérifier si je suis encore en phase avec les ambitions d’adolescent et de jeune politicien que j’étais.

Qu’est-ce que vous souhaitez pour cette année scolaire aux directeurs, aux enseignants, aux élèves et au personnel des écoles?

Que nous croyions en nos propres capacités de réagir et de transformer notre école, d’en faire un lieu de réussite pour les élèves motivés, qui ont les compétences. Nous avons tous les moyens pour proposer une scolarité adaptée aux élèves, peu importe d’où ils viennent, la langue qu’ils parlent à la maison, ou les besoins spécifiques qu’ils présentent."

 Giovanni Zambito

In Italiano: 

L'inizio di un nuovo anno scolastico porta con sé nodi irrisolti e allo stesso tempo nuovi progetti da realizzare, risorse da investire, personale da valorizzare e motivare, metodologia didattica da ribadire e rinnovare, organizzazione da rivedere, progetti da valutare e nuove idee in cantiere. Per quanto riguarda la realtà scolastica del Lussemburgo, Fattitaliani ha parlato con M. Claude Meisch, Ministre de l'Éducation nationale, de l'Enfance et de la Jeunesse: tante le questioni affrontate. Dalle problematiche aperte e specifiche del sistema nazionale all'apertura di nuove scuole europee pubbliche, dal benessere degli studenti e del personale alla realtà multilinguista e multiculturale tipica del Granducato. L'intervista di Giovanni Zambito in francese e in italiano.

L'inizio e la fine dell'anno scolastico sono sempre momenti chiave per valutare il sistema educativo. Ci può dare una panoramica dell'anno passato e quali sono le principali sfide che dovrete affrontare quest'anno?

Un argomento che ci ha molto preoccupato alla fine dello scorso anno è stato l'uso dei telefoni cellulari da parte degli alunni nelle scuole, perché ci troviamo di fronte a situazioni a volte non più gestibili, in cui l'uso dei telefoni cellulari domina quasi tutte le attività sociali tra gli alunni. Le pubblicazioni scientifiche dimostrano sempre di più che l'uso eccessivo dei telefoni cellulari e dei social media è molto pericoloso per la salute mentale. Per questo motivo, alla fine dell'anno scolastico precedente abbiamo avviato un processo di consultazione con tutte le parti interessate e i partner scolastici - sindacati, insegnanti, presidi, genitori e alunni - per discutere proprio di questo tema. Infine, all'inizio del nuovo anno scolastico, abbiamo voluto regolamentare la presenza degli smartphone e l'uso dei social media nelle scuole. Abbiamo già visto che nelle scuole primarie è una realtà che gli alunni di 10-12 anni arrivano con un telefono cellulare, ma le raccomandazioni scientifiche sono molto chiare su questo punto: dicono che i giovani non dovrebbero ricevere un telefono cellulare prima dei 12 anni e che non dovrebbero essere autorizzati a usare i social network prima dei 15 anni. Ecco perché, ancora una volta, abbiamo chiarito che non vogliamo smartphone nelle scuole primarie e che nelle lezioni della scuola secondaria deve esserci assolutamente una distanza fisica tra l'alunno e lo smartphone. Deve essere chiuso nell'armadio, perché interferisce con l'attenzione dello studente verso le lezioni, gli insegnanti e così via. Vogliamo anche dare alle scuole secondarie l'opportunità di trovare la propria strada, di andare un po' più in là, magari fino a vietarlo del tutto.

Gli iPad sono ampiamente utilizzati nelle scuole del Lussemburgo. Questo potrebbe influire anche sui metodi di insegnamento...

Assolutamente sì. Nella scuola primaria, dove si impara a leggere e a scrivere, ci si affida ai libri e alla scrittura a mano. Nella scuola secondaria lavoriamo regolarmente con gli iPad, è vero, ma credo che si debba capire che non è lo strumento a essere pericoloso, ma il modo in cui si lavora con lo strumento. Fa differenza se guardo i video su TikTok durante le lezioni, se ricevo le lezioni sull'iPad o se lo uso per la matematica e nel processo di apprendimento. D'altra parte, quando si parla di social media, sappiamo che sono dannosi e che distolgono completamente l'attenzione degli studenti. Proprio per questo abbiamo detto che possiamo lavorare con gli strumenti digitali se c'è una buona ragione pedagogica e didattica, ma d'altra parte non vogliamo che dominino la vita scolastica e privata degli studenti.

Ci sono caratteristiche e problemi specifici che sono tipici del Lussemburgo e delle sue scuole?

Sì, abbiamo a che fare con un corpo studentesco molto vario ed eterogeneo, con lingue madri e culture diverse. Siamo una società molto internazionale, molto aperta al mondo esterno, multilingue e multiculturale, e questo pone particolari sfide nella gestione di questa eterogeneità. In tutte le analisi del nostro sistema scolastico, negli studi nazionali e internazionali, ad esempio, gli alunni immigrati hanno meno possibilità di successo rispetto a un alunno autoctono nato e cresciuto qui o i cui genitori parlano almeno il Lëtzebuergesch. Proprio per questo abbiamo una serie di progetti che affrontano questa situazione molto specifica, come la diversificazione dell'offerta scolastica, con l'apertura di un numero sempre maggiore di scuole statali europee, ma anche con un progetto molto importante per la trasformazione del nostro sistema scolastico: vogliamo dare ai genitori la possibilità di scegliere se insegnare ai propri figli a leggere e scrivere in tedesco, come avviene tuttora, o in francese, per dare loro la possibilità concreta di iniziare la carriera scolastica in una lingua più vicina alla loro lingua madre.  Quindi, per l'intera comunità francofona o lusofona, che è molto più vicina alla lingua francese che alla lingua tedesca, questo potrebbe essere un vantaggio. Due anni fa abbiamo lanciato dei progetti pilota in quattro comuni diversi, e li stiamo valutando... Per alcuni alunni, questo potrebbe essere vantaggioso per dare loro una reale possibilità di successo a scuola. Ci rendiamo conto che un bambino che, all'età di quattro anni, parla solo francese o portoghese, trova molto difficile alfabetizzarsi, imparare a leggere e scrivere in una lingua completamente straniera, che nemmeno i genitori capiscono e quindi non possono aiutare i loro figli. Quello che vogliamo, un po' come il sistema scolastico europeo, è offrire ai genitori una maggiore scelta in termini di lingue, ma vogliamo comunque mantenere l'aspetto multilingue della nostra scuola, senza limitarci alla sola lingua francese. Ma invertiremo il ritmo e l'intensità dell'apprendimento delle lingue.  Inizieremo l'alfabetizzazione in tedesco o in francese, e nel secondo anno si aggiungerà il francese per alcuni e il tedesco per altri, con l'obiettivo di raggiungere lo stesso livello entro i dodici anni, prima di passare al liceo.

Quindi, con questi progetti pilota e l'introduzione delle scuole pubbliche europee, si sta cercando di trasformare l'ostacolo del multilinguismo in una risorsa?

È una delle risposte che diamo alla natura multiculturale ed eterogenea della nostra popolazione scolastica.  

Tra il 2025 e il 2028 apriranno altre scuole europee. Forse si potrebbero indirizzare miglioramenti e progetti direttamente alle scuole nazionali...

Capisco questa critica, perché in linea di principio vogliamo avere un sistema scolastico nazionale adatto alle esigenze di tutti gli alunni, ma in Lussemburgo non è facile. Abbiamo una certa eterogeneità sociale, culturale e linguistica, che pone problemi di integrazione di tutti questi alunni in un'unica classe. Lo vediamo, sappiamo bene che alcuni non hanno le stesse opportunità di altri, che ci sono differenze, questo è chiaro. Ma se sappiamo che i problemi riguardano sempre gli alunni provenienti da contesti di immigrazione, che non progrediscono altrettanto bene, che non ricevono un sostegno adeguato a casa e non progrediscono molto bene, possiamo capire che c'è uno squilibrio. L'obiettivo è ridurre queste differenze tra le diverse comunità. Con l'apertura della prima scuola pubblica europea 8 anni fa a Differdange, il sistema ha riscosso un enorme successo. All'inizio del nuovo anno scolastico, le iscrizioni sono state in media tre volte superiori ai posti disponibili, e per alcune scuole anche di più. Ecco perché il programma del governo prevede che entro il 2028 ci saranno tre scuole statali europee in più per soddisfare questo bisogno. Si potrebbe dire che ora, con un progetto di alfabetizzazione in francese o tedesco, avremo quello che già esiste nelle scuole europee, ma con il tedesco e il francese siamo ancora in una situazione in cui questo può corrispondere a due terzi della popolazione, ma non al terzo. La nostra popolazione scolastica è composta da un terzo di lussemburghesi che a casa parlano ancora lussemburghese o tedesco. Il secondo terzo è composto da bambini che tendono a parlare francese o portoghese a casa, ma il terzo parla lingue diverse. È quindi una buona idea avere un'alternativa nel nostro sistema scolastico che sia ancora più adatta a gestire questa eterogeneità, e le scuole europee sono state create per gestire l'eterogeneità degli alunni. Nel 1953, la prima scuola europea, avviata qui in Lussemburgo, è stata creata per integrare in un unico sistema scolastico alunni di lingue e culture diverse. Questa è la situazione che troviamo in Lussemburgo, in quasi tutti i comuni, almeno per una parte degli alunni. Ed è per questo che l'uno non esclude l'altro: stiamo trasformando il sistema scolastico lussemburghese per adattarlo maggiormente a questa eterogeneità. Ma sappiamo bene che questo è un grande passo a livello politico, amministrativo e organizzativo per gli insegnanti, che cambieranno completamente i loro metodi. Abbiamo ancora bisogno di un'alternativa e, dopo il 2028, dovremo vedere se la necessità si ridurrà o se la domanda supererà il numero di posti disponibili.

Siamo nei giorni dedicati alla salute mentale e si parla molto di burn-out degli insegnanti. Cosa si può fare per garantire il benessere di insegnanti, personale e alunni?

È un messaggio lanciato dai sindacati e che capisco, perché in Lussemburgo c'è uno scollamento tra il sistema scolastico e le esigenze degli alunni, e questo può essere uno dei motivi per cui si ha la sensazione di non essere all'altezza del lavoro, di non reagire adeguatamente. Questa è la fonte di un potenziale burn-out e di molta frustrazione: insegnare in Lussemburgo è davvero una grande sfida. Riteniamo che, adattando il sistema alla situazione degli studenti, le cose potrebbero già migliorare. Discutiamo regolarmente di questo tema con i sindacati. Concordiamo sul fatto che, in termini di inclusione, il sistema funziona abbastanza bene per gli alunni con disabilità mentali o fisiche, con un sostegno e una supervisione specifici. Abbiamo problemi soprattutto con gli alunni che mostrano comportamenti disadattivi e deficit socio-emotivi e che non riescono a inserirsi in un gruppo. Questo rende impossibile la normale scolarizzazione. Dobbiamo offrire altre soluzioni; dobbiamo lavorare con la sociopsicoterapia per questi bambini, per dare loro la forza sufficiente per affrontare la situazione in classe e a scuola. Sono già in corso discussioni per vedere come queste situazioni possano essere individuate e integrate nel sistema.

Per affrontare questo tipo di situazione serve personale specializzato...

Abbiamo messo in campo un intero arsenale di competenze. Ci sono anche centri di competenza che si occupano di questi bambini e possono anche formare gli insegnanti. Abbiamo anche insegnanti specializzati per aiutare gli alunni con esigenze speciali a livello locale. Sono sempre presenti a scuola, disponibili in caso di problemi. Incoraggiamo questa formazione specifica e vogliamo assumerne altri. L'Università del Lussemburgo ha lanciato un master specializzato per insegnanti in questo campo, che ci dà la prospettiva di assumere più personale. Questa è la sfida più grande e il motivo principale per cui gli insegnanti sono insoddisfatti. Per quanto riguarda la salute mentale degli alunni, tutti gli studi scientifici dicono che gli smartphone e i social network hanno un impatto negativo. Ecco perché volevamo davvero intraprendere un'azione preventiva.

Alla fine del suo incarico come Ministro dell'Istruzione, quale eredità vorrebbe lasciare?

Da quasi undici anni cerco ogni giorno di modernizzare il nostro sistema scolastico in termini di contenuti (la formazione informatica era quasi inesistente), ma anche di modernizzarlo rispetto alla diversità della popolazione e al cambiamento demografico del nostro Paese, per contribuire ad accelerare questa evoluzione. Se riuscirò a farlo, sarò già molto, molto felice.

Un ricordo personale della sua carriera scolastica: c'è stato qualche insegnante o un'esperienza che l'ha particolarmente colpita?

Non ero un bravo studente. Mi piaceva andare a scuola per gli amici e la vita sociale. Ovviamente, ci sono stati alcuni insegnanti che hanno lasciato un segno nella mia memoria e mi hanno influenzato molto. Gli insegnanti di matematica mi hanno ispirato molto, non solo per la materia, ma anche per il loro approccio alla vita, per la loro mentalità. Credo di essere stato il primo Ministro dell'Istruzione a non provenire dall'istruzione secondaria tradizionale, ma dall'istruzione secondaria tecnica, oggi chiamata istruzione generale. Questo mi ha dato forse una visione diversa dell'istruzione in generale, degli studenti che incontrano problemi, che a volte si confrontano con una realtà scolastica non adatta alle loro esigenze. Ricordo regolarmente queste situazioni, per sfidare me stesso e verificare se sono ancora in sintonia con le ambizioni dell'adolescente e del giovane politico che ero.

Cosa augura a presidi, insegnanti, alunni e personale delle scuole per questo anno scolastico?

Che possiamo credere nella nostra capacità di reagire e trasformare la nostra scuola, per renderla un luogo di successo per gli studenti motivati che ne hanno le capacità. Abbiamo tutti i mezzi per offrire una scuola adatta agli alunni, indipendentemente dalla loro provenienza, dalla lingua che parlano a casa o dalle esigenze specifiche che presentano”. Giovanni Zambito.


Fattitaliani

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