Née le 22 avril 1917 à Paris, Yvette Chauviré entre à
l’Ecole de Danse de l’Opéra à l’âge de dix ans.
Engagée dans le Corps de Ballet en 1932, elle gravit rapidement les échelons qui l’amènent
de «Petit sujet» à «Première danseuse» en 1937. Cette même année, elle tourne son
premier film : La Mort du Cygne de Jean Benoît-Lévy, d’après une nouvelle de Paul Morand.
Le 31 décembre 1941, la première représentation d’Istar de Serge Lifar lui vaut sa
nomination d’Etoile.
Après la guerre, elle quitte l’Opéra pour le Nouveau Ballet de Monte Carlo et y danse de
nombreuses créations de Serge Lifar, de 1945 à 1947.
Elle revient à l’Opéra de Paris pour une saison 1948-1949, reprend sa liberté, et à nouveau
réintègre la Compagnie en 1953, jusqu’en 1957.
Elle danse aussi dans le monde entier, tourne des films, donne cours et conférences, monte
des productions : La Péri, Roméo et Juliette, Giselle à la Scala de Milan, et chorégraphie de
nombreux récitals.
Yvette Chauviré incarnant tous les rôles du répertoire, devient avec Giselle, Le Lac des
cygnes, La Belle au bois dormant, Roméo et Juliette, Le Cygne, l’exemple même du style
classique et romantique français.
Elle crée, en dehors de l’Opéra de Paris, plusieurs chorégraphies de Serge Lifar : Nautéos,
Adagio, L’Ecuyère et de Victor Gsovsky : Grand Pas classique.
Après de régulières apparitions en « guest » à l’Opéra de Paris, elle fait, en 1972, ses adieux
à la scène, dans Giselle au Palais Garnier.
En 1976, elle sera comédienne, jouant Léda dans Amphitryon 38 de Jean Giraudoux auprès
de Simone Valère et Jean Desailly. En 1983, Rudolf Noureev l’invite à être la Comtesse de
Doris dans Raymonda.
En 1998, à l’occasion de son 80ème anniversaire, l’Opéra national de Paris lui a rendu un
hommage officiel lors un gala et d’une exposition de photographies au Palais Garnier.
Yvette Chauviré était Grand Officier dans l’ordre de la Légion d’Honneur, Grand-Croix dans
l’ordre national du mérite et Commandeur dans l’Ordre des Arts et des Lettres.
«La danse est une forme de foi, une espérance. C’est une aspiration, le besoin d’atteindre un
univers, une atmosphère, un état qui vous fait progresser, la recherche d’une vérité. […]
Il faut y aller. Aller vers un ailleurs. Par la lumière intérieure, rejoindre la lumière universelle.
Il faut flotter. On ne peut commander cela. Plus exactement c’est une force invisible qui vous
porte hors du lieu d’appui. C’est par une intense concentration, un don total de soi, une
immense foi, que l’on flotte dans un univers invisible à l’œil nu, amis flamboyant dans
l’exaltation artistique.»
Yvette Chauviré